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ACCIDENT MORTEL À LIBOURNE, PEUT-ON EXHIBER DES VICTIMES SUR LES RESEAUX SOCIAUX ?

ACCIDENT MORTEL À LIBOURNE, PEUT-ON EXHIBER DES VICTIMES SUR LES RESEAUX SOCIAUX ?

Publié le : 09/06/2024 09 juin juin 06 2024

ACCIDENT MORTEL À LIBOURNE, PEUT-ON EXHIBER DES VICTIMES SUR LES RESEAUX SOCIAUX ?


Ils avaient entre 16 et 20 ans. Ils s’appelaient Donovan, Jonathan, Mathéo, Ryan, Tarek. Quatre d’entre eux sont morts dans une stupide course poursuite, le 2 juin près de Libourne. Le cinquième occupant de la voiture est gravement blessé. On ne peut imaginer plus grande détresse pour leurs familles. Elles vont pourtant subir plus horrible encore.

Quelques instants après l’accident, avant que les secours arrivent, une ou plusieurs personnes se sont arrêtées pour filmer les morts, les mourants, le blessé. Et pour s’empresser de poster ces images sur les réseaux sociaux.

Peut-on tolérer qu’on exhibe ainsi des victimes au mépris de toute forme de pudeur ou d’humanité ? Quelque soient les responsabilités dans l’accident, ces gamins n’ont-ils pas droit à un minimum de respect ? Pour le blessé, le droit à l’image peut servir à punir les responsables de cet acte infâme. Mais pour protéger l’image des morts, la loi est impuissante.

En effet, la Cour de cassation a décidé, il y a quelques années et dans de toutes autres circonstances, que le droit à l’image était personnel et s’éteignait donc avec le décès de la personne. C’est peut-être très beau juridiquement mais, humainement, bien lamentable. On peut d’ailleurs se demander pourquoi le code pénal sanctionne la profanation physique des cadavres mais se tait devant une profanation morale aussi abjecte que gratuite.

réagit Julien THIBAULT, président de l'association Victimes & Citoyens

La France ne peut pas rester un pays où il est permis d’exhiber le cadavre d’autrui pour un instant de célébrité nauséabonde sur les réseaux sociaux. A l’heure d’Internet, le droit français a le devoir d’évoluer. Aux Etats-Unis, un tribunal a condamné à de la prison ferme les auteurs d’un acte comparable.


Victimes et Citoyens demande au ministre de la Justice de protéger la dignité des victimes quand elles meurent et ne peuvent plus la défendre eux-mêmes. Une loi est nécessaire pour que les réseaux sociaux tiennent compte du respect dû aux morts. Et pour que les auteurs de telles vidéos soient poursuivis et sanctionnés. Au nom des gosses morts près de Libourne, il faut faire cesser cette ignoble dérive.

crédit: Marekphoto's
                                                                                               

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